La forme Prélude and Fugue explore ici les trente tonalités, soit l'ensemble des armures usitées, non sans quelque provocation en ces temps de disette tonale. Ce nombre est obtenu si l'on renonce à sacrifier l'une des deux tonalités enharmoniques, lorsque le cas se présente, (par exemple, Ut dièse majeur et Ré bémol majeur donneront lieu à deux préludes and fugues différents, etc.) ce qui implique une présentation « en arche », dont Ut majeur et son relatif sont la clef de voûte. Bien que l'hommage à Bach soit implicite, le propos n'est aucunement un exercice de style, avec ce qu'il impliquerait d'observance, mais bien seulement la recherche d'une même logique interne. Le langage n'y est privé d'aucune singularité et le principe en est que chaque idée engendre sa propre substance, dans les préludes comme dans les fugues, avec pour seul objet, l'expression. L''uvre est naturellement destinée à l'ensemble des instruments à clavier. Stéphane Delplace