Inclus : Partition Piano Solo.Saura-t-on jamais pourquoi et comment une chanson plus qu'une autre ira se nicher dans le coeur des gens au fil du temps, de génération en génération Assurément non, ' le petit bal perdu ' est entré au panthéon des chansons qui ne s'oublieront jamais, si peu qu'elle se soit quelque peu estompée, elle sera toujours immanquablement redécouverte. Voilà une chanson effacée, je veux dire discrète, qui sans faire de bruit n'a jamais trop fait parler d'elle, dont il faut aller chercher la mélodie pour l'attraper ainsi qu'en mémoriser les paroles.Elle semble si simple au premier abord, si évidente et pourtant dès qu'on la prend dans ses bras il faut faire preuve d'une infinie tendresse et de beaucoup de délicatesse pour s'en faire une amie pour la vie, la jouer et la chanter. Cette chanson est un petit miracle d'équilibre, la mélodie et les paroles s'y disputent la poésie, entre les deux l'osmose est parfaite. Il faut rendre hommage à Gaby Verlor et à Robert Nyel d'avoir su ciseler pour nous et ceux qui nous suivront ce petit chef d'oeuvre, à Bourvil de nous en avoir distillé son interprétation.Au milieu des années quatre-vingt-dix c'est une autre danse qui viendra au secours du ' Petit bal perdu ', comme quoi Philippe Decoufflé en fera un joli duo chorégraphié avec la lumineuse danseuse Pascale Houbin. Nous l'avons tous vu à la télévision, il aura su raviver la mémoire de certains et porter la chanson à la connaissance des autres.Une chanson c'est comme un film dont chacun peut façonner les images mentales à son gré. Celui-là nous parle de liens rompus, du temps qui a passé, de l'autre à jamais éloigné, de paysages disparus dont il ne reste que poussière, regrets et nostalgie. ' le Petit bal perdu ' appartient sans doute possible au cinéma néo-réaliste, le film est toujours et pour longtemps sur l'écran noir de nos nuits blanches, dessus sa piste le soir ne tombera jamais tout à fait, les accordéonistes ne cesseront de jouer et les valseurs de tourner les yeux dans les yeux.Des amours mortes renaissent à l'infini les vagues de la vie, et c'est très bien...' Marc PERRONE ' © Editions bourgès R' / Tout Instrument