La musique de Debussy est une musique de la résonance. Chaque son semble vouloir se prolonger à l'infini dans l'espace de nos mémoires.C'est le cas dans les oeuvres pour piano et pour orchestre, mais dans Syrinx aussi, pour flûte seule (1913). La flûte du Dieu Pan fait écho ici - à vingt ans d'intervalle - à celle du faune. Si dans le Prélude à ' L'après-midi d'un faune ' (1892-94), le solo initial de flûte est continuée par l'orchestre qui l'amplifie en mille chatoiements harmonieux, dans Syrinx, la flûte se joue seule d'elle-même, en son propre écho.C'est pourquoi, j'ai voulu la prolonger en miroir par son reflet double. Deux autres flûtes viennent matérialiser ici les résonances implicites de l'oeuvre originale.Les flutistes qui ont joué Syrinx auront plaisir à en jouer une version à trois ou chacun se sent démultiplié - ' mis en résonance ' - par les deux autres. / 3 Flûtes