Brouillons... l'onomatopée 'scratch!!!'... l'idée de brouiller etc...L'abord du genre du quatuor à cordes reste dans le parcours d'un compositeur un passage important. Cet instrument à seize cordes est un véritable laboratoire de recherche et une magnifique source de stimulation pour l'imaginaire sonore. Le dispositif électronique est là comme prolongement du son, extrapolation du timbre ou excroissance de la masse - il vient densifier, décupler les possibilités sonores et provoquer une sorte de 'schizophrénie' du quatuor à cordes. Grâce à un système de spatialisation, il devient possible d'extraire l'image sonore du quatuor, de la déplacer ou bien même de l'exploser. Ce procédé de diffusion permet de plonger, d'immerger l'auditeur à l'intérieur même du son pour pouvoir mieux le sentir, le ressentir ou bien même de le 'toucher'. Aucun son n'a été au préalable enregistré en studio, tous les traitements et les transformations ont lieu en temps réel. Ce qui signifie que les algorithmes réagissent au jeu des interprètes à un instant T et rendent l'interprétation plus dynamique donc plus vivante. Ceci, dans un sens, 'humanise' les machines et les mets quelque part au service de l'homme !Yann Robin / Quatuor à cordes et Electronique