Les Trois Chimères sont inspirées des célèbres poèmes de Gérard de Nerval, l'un de mes écrivains préférés. Le premier mouvement Delfica est une cantilène d'une grande tristesse en trois sections : le thème rêveur est exposé puis une partie centrale affirme un motif plus volontaire avant que ne revienne le premier thème dans des variations ornementales. Le dépouillement et la simplicité nue de ce mouvement cherchent à évoquer l'intense nostalgie du poème de Nerval. Le deuxième mouvement Myrtho est un trio pour violoncelle seul ! Un Aulos nasal et mélismatique (dans le médium du violoncelle), une Flûte de Pan (dans l'aigu du violoncelle) et des percussions (pizzicati et jeu battuto de l'archet) sont combinés afin d'évoquer les clartés de l'Orient dont parle de Nerval. Enfin le final, Antéros, est un furioso dans lequel la virtuosité rythmique est un instant suspendue par un chant très intense avant que le tourbillon n'éclate de nouveau pour faire écho au premier vers du poème : tu demandes pourquoi j'ai tant de rage au c'ur. Cette sonatine est dédiée à Jérôme Pernoo.