Par MANTOVANI BRUNO / BACH JOHANN SEBASTIAN. ...et de Boulez à Bach
Trois nouvelles instrumentations réinventent donc l'Art de la fugue dont on a longtemps pensé qu'il avait été conçu dans une totale abstraction et se prêtait tout autant aux claviers du clavecin ou de l'orgue qu'à divers ensembles. Trois instrumentations, chacune renvoyant à une formation boulezienne différente : pour George Benjamin, la flûte et les huit musiciens de Memoriale - pour Marc-André Dalbavie, l'effectif de Dérive I - pour Bruno Mantovani, les violoncelles de Messaqesquisse, ' la formation la plus facile à traiter car homogène et plus connotée 'baroque'. Sept violoncelles, c'est un 'consort', et du coup, il ne restait qu'à transcrire. Je me suis donc amusé à alterner des passages 'dans le style' (avec utilisation du non vibrato ou du ponticello) avec d'autres plus 'modernes' (pizzicatos, harmoniques, notes figées comme des résonances infinies). En fait, un des enjeux était aussi de souligner les lignes individuelles qui forment la texture contrapuntique, de créer des lignes transversales que l'on perçoit comme des conséquences du contrepoint, et qui sont traitées ici dans leur continuité. Je dirais que c'est tout autant un exercice de perception que d'écriture : ce que je veux 'faire entendre' ce sont les croisements, les échos entre les voix, que je souligne en général par des procédés 'hors style'. ' (Bruno Mantovani) La réécriture ne nous inviterait alors pas tant à entendre une autre forme de l'original, qu'à percevoir différemment cet original en en présentant une autre forme. [...]
François-Gildas Tual
Note de programme du 16 décembre 2007
Cité de la Musique
Du Spirituel dans l'art - Autour de Pierre Boulez / contemporain / Répertoire / 7 Violoncelles