Par MANTOVANI BRUNO. Par le plus grand des hasards, les deux principaux concours de direction d'orchestre en Europe m'ont proposé d'écrire en 2007 une oeuvre originale qui serait imposée à leurs candidats. Trouvant la coïncidence particulièrement amusante, j'ai pensé que ces deux oeuvres devaient être à la fois très différentes (la similarité des projets me poussant à me renouveler d'une pièce à l'autre) mais aussi, pourquoi pas, être les deux premiers piliers d'un cycle à venir. Pour la première d'entre elles, Time stretch (on Gesualdo), commande de l'orchestre symphonique de Bamberg pour le concours Mahler, j'ai décidé de faire référence au grand compositeur de la renaissance en utilisant les harmonies chromatiques d'un de ses madrigaux. Pour la seconde, Finale, il s'agissait de n'écrire à partir d'aucune référence, et de créer mes propres points de repère originaux. La récurrence de certains motifs à la flûte solo structure donc une forme très libre, très rhapsodique, fondée sur le contraste entre des moments figés (boucles lentes, ostinati, tenues statiques) et d'autres très énergiques, furtifs ou très développés. Le titre de la pièce, en dehors du fait qu'il est un clin d'oeil à l'épreuve terminale du 50e concours international de Besançon, commanditaire de l'oeuvre, tend à donner à ce quart d'heure mouvementé un caractère conclusif au cycle (qui pour le moment ne comporte que ces deux volets). C'est en effet ce que j'ai tenté de créer : un sentiment jubilatoire qui marquerait un point de non-retour, et surtout, une impression d'aboutissement, de résolution.
Bruno Mantovani / contemporain / Répertoire / Orchestre