Par MANTOVANI BRUNO. Par sa nature conflictuelle et son caractère souvent virtuose, le genre du concerto m'a toujours fasciné. Après avoir écrit des oeuvres assez traditionnelles où un soliste s'opposait à une masse orchestrale, j'ai tenté d'imprimer une marque plus personnelle soit en démultipliant l'instrument mis à l'honneur (concertos pour deux altos ou pour deux pianos), soit en inversant les valeurs entre un soliste jouant dans un registre raréfié alors que l'orchestre est volubile. Il m'est aussi arrivé de considérer les instruments accompagnateurs comme un prolongement du héros virtuose, dans une logique inspirée des traitements électroacoustiques.
M'est alors venue l'idée de composer comme j'aurais pu le faire dans un studio, la méthode étant d'écrire une cadence pour instrument seul et de 'l'orchestrer' a posteriori, comme si j'ajoutais filtres, réverbérations ou échos. Cadenza no1 est donc un solo pour percussions éclaté dans l'espace avec trois lieux bien identifiés : un set d'instruments résonnants, un autre comprenant des peaux et un marimba isolé derrière l'ensemble ou plutôt les deux ensembles qui se font face dans une logique stéréophonique. L'espace sonore évolutif est le marqueur principal de la forme. L'ensemble réagit à la percussion soit en la prolongeant (par des tenues déclenchées par le soliste), soit en la démultipliant (par les deux percussionnistes tuttistes), soit dans une logique de relais.
Gilles Durot et Péter Eötvös, les deux créateurs, sont les dédicataires de cette pièce ainsi que Vincent Meyer, mécène de la commande. / Contemporain / Répertoire / Percussions et Ensemble