Par MANTOVANI BRUNO. Le concerto a toujours été le genre où je me suis senti le plus à l'aise. La rhétorique de la virtuosité étant une valeur forte dans mes conduites dramatiques, la relation de conflit entre un soliste volubile et un ensemble est un élément narratif important dans mon langage. Même dans des effectifs 'démocratiques' comme le quatuor à cordes ou la symphonie, j'aime jouer sur l'opposition et le contraste. Dans cette nouvelle oeuvre, la clarinette, mon instrument fétiche, occupe une place ambiguë. En effet, elle est à la fois membre de l'orchestre et soliste récurrent.
Le modèle est ici clairement avoué : il s'agit du Prélude à l'après-midi d'un faune de Claude Debussy. Comme dans cette pièce de référence, l'instrument principal guide le discours et contamine la texture générale d'un orchestre de vastes dimensions, oscillant sans cesse entre la musique de chambre et le gigantisme sonore. La pièce n'aurait jamais vu le jour sans la sonorité inspiratrice de David Minetti, avec qui j'éprouve un plaisir permanent à travailler depuis quelques années.
Bruno Mantovani/ Répertoire / Clarinette et Orchestre