Par ESCAICH THIERRY. Un hommage au cinéma, pourrait-on dire, pour décrire l’univers de cette pièce qui, dès lors, s’écoute comme une suite de cinq courts-métrages reliés par un leitmotiv. Ce thème caractéristique par ses chutes de quartes descendantes et sa rythmique à 7 se métamorphose au gré de ces cinq mouvements et assurera les transitions entre chacun de ces mondes.
Chacune de ces histoires, sans être explicitement reliée à un film particulier, se nourrit de mon expérience d’improvisateur qui m’a amené à accompagner tant de films muets depuis plus de vingt ans. Il est certain, par exemple, que les machineries inhumaines de Metropolis de Fritz Lang ont inspiré l’écriture rythmique froide et obsédante de la première pièce, et que le souvenir du charleston endiablé mis en scène par Jean Renoir dans Sur un air de charleston irradie le scherzo central, tandis que la seconde histoire laisse la parole à un chant semblant venir d’Orient, déclamé sur un fond de tambour inexorable. C’est sur une sorte de lent travelling presque irréel où le temps semble enfin se distendre que s’ouvre le quatrième mouvement avant de se jeter, après quelques tentatives infructueuses, dans un bref final récapitulatif./ Répertoire / Violon et Piano