Par LARUETTE JEAN-LOUIS. D'un petit volume déniché un peu par hasard à la bibliothèque de l'Arsenal a germé, après un jeu de piste passionnant, un opéra-comique : Cendrillon. C'est une uvre à tiroir, reflet d'une époque très particulière de la musique française, se glissant entre la fin du baroque flamboyant et le classicisme naissant. Le compositeur mêle des airs célèbres d'opéras (qu'il emprunte à des compositeurs comme Jean-Philippe Rameau, Egidio Duny, les parodiant parfois), à des chants populaires (les vaudevilles qui, par référence au texte original, permettaient le jeu de mot, le double sens) et compose ses propres pièces, qu'il adapte parfaitement au texte du librettiste Louis Anseaume.
Rejouée pour la première fois en 2005 en version concert par l'ensemble Les Monts du Reuil à Vincennes, cette Cendrillon de 1759 n'a pas été sans poser beaucoup de questions. Nous tenions à respecter l'esprit d'une interprétation « baroque » attentive, tout en acceptant l'espace de liberté et de création suggéré par le genre. Nos choix s'appuient sur les conseils de musicologues et nous assumons la part évidente d'incertitude inhérente à l'interprétation d'un opéra-comique en vaudevilles de cette période.
Soulignons que c'est devant la grande qualité du livret de Louis Anseaume et des airs de Jean-Louis Laruette que nous avons entrepris ce travail : Cendrillon nous dévoile un compositeur sensible qui s'exprime en demi-teintes et nous touche par ses mélodies tendres et délicates./ Répertoire / Conducteur