Par VIDIT JEAN-PIERRE. Par un de ces pieds de nez dont l’histoire à le secret, Jacques Offenbach est acclamé pour le dernier opéra de sa production, Les Contes d’Hoffmann. Cette reconnaissance posthume de la qualité d’Offenbach en tant que compositeur d’opéra rejoignant ses illustres aînés après tant d’échecs, dessine presque une aporie rendant mystérieuse la genèse de la composition des Contes d’Hoffmann : l’artiste méprisé ou le poète maudit, accouche soudain d’une œuvre dont la beauté et la puissance ne peuvent rationnellement s’expliquer par une lente mais sûre progression artistique.
Dans l’acte final des Contes, Hoffmann paie de son reflet l’amour vénal de la courtisane Giulietta. Image symbolique, s’il en est, d’un homme – Offenbach – perdu et revenu de tout qui, en bradant son reflet, montre qu’il s’est perdu lui-même. Mais qu’a-t-il perdu Que va-t-il gagner
Telles sont les questions auxquelles cet essai cherche à répondre en interrogeant les liens entre la vie personnelle et publique du compositeur et la modification d’un processus créatif qui, pour se changer, va puiser, comme le dit le livret, dans les « cendres de son cœur » le matériau de son inspiration. / Date parution : 2020-11-09/ Livre / Livre