(Pas de partitions) - Seuls sur scène, son Yamaha et lui emportent le morceau en alternant "une chanson sordide pour deux chansons marrantes". Avec son premier album, on découvrait sa petite musique nostalgique et mélancolique, touchante et nonchalante. Avec son premier DVD enregistré au Bataclan le 23 mai 2003, on découvre un véritable show-man, capable d'improviser, de composer des variations sur ses propres textes. D'ironiser. Sur lui-même bien sûr. Et de gagner la ferveur d'une salle pleine à craquer. Avec modestie, à l'image de son dispositif scénique, ici parfaitement capté, la caméra se concentre sur le chanteur, son piano, sa gestuelle, et ce pratiquement sans aucun contre-champ sur la salle. Ce qui permet de vérifier quel formidable comédien il ferait. Virtuose du name droping et des références tous azimuts Télérama, Fanny Ardant, Cosmopolitan, Puissance 4 -, Vincent Delerm réconcilie toutes les générations, en chantant les petites choses de la vie, avec légèreté et gravité : les ronds des points sur les i, un lycée Pablo Neruda, un dimanche soir gare Saint-Lazare, un après-midi à Châtenay-Malabry ou une soirée au Festival d'Avignon. Parmi les 18 titres de son répertoire, la moitié est constituée d'inédits (le nostalgique "Sentiers des douaniers", le mélancolique "La véranda", le désopilant "Les assiettes"), de quoi largement contenter les fans comme ceux qui n'ont pas eu la chance de fréquenter la salle du boulevard Voltaire, un soir de mai 2003.