LE DVD DU CONCERT HOMMAGE DE LAVILLIERS A SON GRAND FRERE LEO ! «Ferré est l'un de mes "modèles en qualité", pour son sens de l'invective, sa marginalité, sa charge d'interprétation. Si je chante, c'est en partie grâce à lui. Ma mère écoutait souvent l'un de ses 25 centimètres: Léo Ferré chante Aragon. J'ai encore ce disque chez moi. Pendant longtemps, il n'a pas du tout été considéré comme interprète, à l'inverse de Brassens ou de Brel. Léo déroutait: il était un peu sulfureux, les gens trouvaient sa voix bizarre, son physique étrange, ses métaphores folles. En 1968-1970, lorsqu'il a rencontré la pop music et collaboré avec le groupe Zoo et les Moody Blues, il a jeté un pont vers les Doors, Patti Smith, Lou Reed, devenant une sorte de Rimbaud en musique, reconnu par tous .». Bernard Lavilliers est intarissable depuis longtemps sur Léo Ferré. En quelques rencontres, sur la fin de la mythique carrière du chanteur monégasque, les deux hommes étaient devenus amis. Léo Ferré était fier de voir en Lavilliers sa propre relève sur une certaine idée de l'engagement en chansons. Depuis longtemps, Lavilliers reprenait des chansons de Léo. Il en a même «fixé» quelques-unes sur ses propres albums («Est-ce ainsi que les hommes vivent », «Préface») et a bien sûr participé à l'album hommage «Avec Léo !» en 2003 en reprenant «La mémoire et la mer». Il manquait «seulement» un vrai spectacle totalement dédié à la fraternité des deux artistes. «Lavilliers chante Ferré» fut donc mis en chantier en 2006. En un temps record, un pari quasi insensé pour Bernard qui sortait à peine de la tournée marathon de son album «Carnets de bord». Un répertoire de plus de 25 titres, des concerts enregistrés avec un orchestre symphonique et près de 20 dates en France. En voici le témoignage.