Si la frontière entre un Concerto Grosso et un Concerto, une Sonate et une Forme-Sonate vous paraît incertaine, si les mots Suite ou Ondes Martenot se perdent dans le flou ou si vous prenez, en toute bonne foi et comme tant d autres, le cor anglais et le saxophone pour des Cuivres, la solution est précisément entre vos mains: venez donc parcourir sans douleur 1000 ans de musique instrumentale en savourant les 208 extraits commentés qui sont là pour éclairer votre route.
Juste un petit mot de l'auteur :
A travers le Tome 1 et Tome 2 de ce guide d écoute, je sais que vous avez, cher lecteur, compris à quel point la route avait été longue pour les compositeurs de musique dite « classique », et combien l arrivée de chaque instrument avait été un facteur d évolution pour l écriture musicale en général : on n écrit pas pour le piano comme pour le clavecin, ni pour la clarinette comme pour le hautbois.
C est pourquoi, après avoir brossé une fresque générale des différentes époques musicales, tous genres confondus, et exploré en détail le domaine plus étroit de la Musique Vocale Sacrée, la plus ancienne de toutes, il m a paru logique comme il a paru indispensable à plusieurs de mes lecteurs- d approfondir de la même façon la musique instrumentale pure ; celle qui ne se sert plus du tout de cette voix humaine qui avait tenu pendant des siècles le haut du pavé, et pour cause : la musique vocale, profane ou sacrée, fut pendant plus de 5 siècles la seule à être notée, et donc à nous être parvenue !
Si l on en croit Nietszche- « sans la Musique, l Univers serait une erreur », et il est probable que Cro-Magnon a soufflé dans un roseau et frappé sur un tronc d arbre dès qu il a su se tenir debout (nous aurons l occasion d en reparler). Malheureusement, il ne nous a laissé aucune trace écrite de ses improvisations sauvages ; pas plus d ailleurs que les Hébreux, les Étrusques, les Égyptiens, les Celtes, les Grecs, les Perses ou les Romains, peuples hautement civilisés pourtant, mais pour qui la musique était un art réservé aux seuls initiés -qu elle mettait en prise directe avec les force supérieures- et qu il ne fallait surtout pas vulgariser par une notation quelconque.
Il a même fallu attendre la fin du Moyen Age pour voir enfin apparaître, en Occident, les premières partitions de musique instrumentale pure, morceaux sur lesquels les gens dansaient d ailleurs gaiement, au lieu de les écouter avec ce recueillement et cette déférence dont nous faisons preuve actuellement envers la musique « ancienne » ! Et le XVIIème siècle pour assister, dans les différentes cours d Europe, à la naissance des premiers concerts purement instrumentaux que les gens aient écoutés, enfin assis !
Si elle a donc été appréciée relativement tard en Occident, la musique instrumentale a sans conteste connu à partir de l époque baroque une très grande vogue qui n a jamais cessé, car elle est intimement liée aux progrès de la technique : j ai donc tenu, dans ce Tome 3, à clarifier l organisation interne et l apparition progressive de ses différentes formes -suite, musique de chambre, symphonie, concerto, ballet, poème symphonique- et surtout à y mettre en lumière le rôle capital joué par l arrivée, au fil des siècles, de chaque nouvel « outil ».
Ici encore, de nombreuses illustrations sonores - choisies comme toujours après de cruelles hésitations, tant était large l éventail des possibilités - vous feront mieux appréhender la manière dont les grands maîtres du lointain passé et de notre présent s y sont pris, à partir de ces simples objets que sont les instruments de musique, pour dialoguer avec l impalpable et faire vivre le plus abstrait des arts. / Classique / Livre 3 Cds /