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Extrait
Introduction
Aujourd'hui, la musique est
omniprésente : support à la
publicité dans les grandes
surfaces, «décor sonore» des
gares et des stations de
métro, indicatif de
l'ouverture de l'ordinateur
ou signal de la fermeture
des portes des transports en
commun, générique
d'émissions radiophoniques
ou télévisées, ritournelle
meublant les minutes
d'attente pendant le
transfert des communications
téléphoniques !
Par ailleurs, le jazz, la
musique de variété, la
musique de film ne se
trouvent pas moins séparés
de la musique dite «savante»
par un immense fossé, creusé
au XXe siècle.
Ce clivage entre deux types
distincts de musique était-
il aussi prononcé hier ? Les
chansons médiévales
n'étaient-elles pas autant
celles de la rue, des
bamboches, de l'estaminet
que celles du château ? Et
celles de la Renaissance
ainsi que certaines arias
d'opéra des XVIIe et XVIIIe
siècles n'étaient-elles pas
égrenées même par les
carillons des beffrois,
fredonnées par quelque
marmiton, homme de métier,
colporteur ou jouées par les
aveugles et les mendiants
implorant la charité
publique en s accompagnant
de la vielle à roue ou de la
mandole ?
La commémoration, en 1985,
du troisième centenaire de
la naissance de Haendel, de
Bach et de Domenico
Scarlatti a instauré la fête
de la musique, le 21 juin de
chaque année, avec
aujourd'hui diverses
manifestations musicales.
Demain, le film, les médias,
la vidéo, le disque compact,
le disque Blu-ray,
l'informatique s'ingénieront
a multiplier et à
diversifier les formes
musicales.
Les limites chronologiques
de la présente synthèse
embrassent les grandes
étapes de la musique
occidentale pendant 4 000
ans. Elle s'adresse aux
mélomanes comme aux
enseignants, aux étudiants
comme aux chercheurs. Si,
aux XVIIe, XVIIIe et XIXe
siècles, la tonalité règne
de façon absolue, le XXe se
présente d'emblée comme un
«siècle schismatique» en la
matière. Notre ouvrage se
propose d'être une «mise en
appétit» pour l'amateur de
musique ancienne ou moderne,
contemporaine ou actuelle.
Assorti d'une bibliographie
très sélective, il présente
les compositeurs dans leur
ordre d'apparition plutôt
qu'en raison de l'étendue de
leur célébrité ou de
l'importance historique de
leurs oeuvres, et il
s'efforce d'être accessible,
précis et concis pour
susciter l'écoute des
oeuvres et la découverte de
la personnalité des
compositeurs.
La chronologie détermine les
limites géographiques de
l'ouvrage : le Proche-Orient
et la Méditerranée pour
l'Antiquité ; l'Europe pour
le Moyen Âge et les Temps
modernes ; l'Europe et le
continent américain pour
l'époque contemporaine.
Comme les arts plastiques,
les arts phoniques
(littérature et musique)
apparaissent comme des
atours de l'histoire. Leur
contexte culturel rappellera
les facteurs de causalité et
de filiation des styles
comme les régimes
politiques, les crises
religieuses, les relations
internationales et les
mécénats.
Que nos pairs de
l'université de Louvain-la-
Neuve, Brigitte Van
Wymeersch, Philippe Mercier,
Anne-Emmanuelle Ceulemans,
Catherine Miller, José
Quitin et Marie-Françoise
Poncelet, trouvent ici
l'expression de notre
reconnaissance pour leurs
remarques judicieuses, leurs
aiguillages bibliographiques
et leurs rectifications.
Sans eux, ni sans l'aide
d'un musicien familier de la
musique du XXe siècle, Bruno
De Cat, ce «fil d'Ariane»
eût été davantage ténu et
combien plus fragile.
Un grand merci également à
Bernard Delcord, qui a
coédité cet ouvrage en
coordination étroite avec
les éditions Larousse, pour
son important travail, son
implication constante, ses
conseils, ses vérifications,
la structuration et la mise
en forme du livre.
Enfin, cette Histoire de la
musique doit beaucoup à
Gilbert Labrune, des
éditions Larousse. Son
intarissable érudition, ses
réactions aussi pertinentes
que stimulantes, ses
conseils avisés, ses
diverses contributions ont
permis d'améliorer ce
travail. Il s'est acquis
notre admiration, notre
gratitude et notre amitié.
Bernard Wodon
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